dans une autre... Pour un mot isolé, l'usage des guillemets français
n'est
absolument pas obligatoire, même si les règles typographiques strictes imposeraient d'utiliser deux formes distinctes pour l'ouverture et la fermeture. Mais ces symboles sont absents de la page de code ISO-8859-1
Absolument pas. C'est le e dans l'o qui n'y est pas (plus le symbole de l'euro mais il n'existait pas encore à l'époque). La preuve, vous lisez bien les miens.
Tu n'as pas lu toute la phrase, dans ce cas précis je parlais des cotations rondes droites et gauche, ressemblant à des virgules hautes, absentes de ISO-8859-1 et pourant recommandés aussi pur les marques de "quotation" anglaises, simples et doubles, utilisées normalement aussi pour une présentation typographique plus précise. Elles existent dans les extension Microsoft de Windows CP1252, mais pas dans ISO-8859-1.
Encore une fois ces caractères ne sont obligatoire que dans un contexte typographique, c'est à dire les documents imprimés, avec une sélection correcte de police de caractères, et une feuille de style acceptable, ce qui est possible certainement en HTML, mais pas dans le format textuel par défaut d'un simple courriel en format texte brut (donc dépourvu totalement de style typographique ou de présentation).
Enfin, je me désole que vous rentriez dans le jeu du "troll". Ce message n'attendait initialement pas de réponse. C'était une remarque, pour vous faire prendre conscience de la nécessité de respecter le lecteur, en
prenant
l'habitude de corriger les fautes de langue les plus visibles avec une relecture minimale pour tous ses écrits
De ce côté-ci, nous sommes bien d'accord.
pour ne plus les faire systématiquement dans ses envois "d'e-mails" composés souvent rapidement avec l'acquis de ses bonnes ou mauvaises habitudes.
Là-dessus, je ne suis pas d'accord. Un courrier électronique, sous prétexte qu'il s'agit d'une forme de communication à diffusion rapide, ne doit pas être traité autrement qu'un courrier papier. Autant on peut volontiers se passer d'un « bonjour » ou d'un « mon cher » initial et d'une formule de politesse pour finir (je n'en mets jamais, c'est du bruit) autant un français correct (orthographe, grammaire, typographie et présentation) est indispensable. Sans parler de la façon de citer les messages lorsqu'on y répond.
Tu défends là une position extrème à laquelle je ne souscrivais même pas à l'origine: je critiquais seulement le manque complet de relecture, les phrases incomplètes, et omissions utilisées dans le langage parlé, impardonnable dans une langue écrite dépourvue de tout autre forme de marque de style et déjà pauvre en ponctuation (que certains appliquent trop strictement, restreignant d'autant les possibilités...) pour marquer des notions essentielles dans le véritable langage parlé qui contient aussi emphase, tonalité, rythme, accent, geste et expression faciale.
Un example que je critique fortement dans les règles d'écriture dites correctes: une trop grande inflexiubilité de la position des mots dans la phrase: tu as critiqué ma façon de mettre un adverbe avant et non après le verbe, alors qu'il s'agit d'une question de style et non grammaticale, utilisée par nombre de grands écrivains pour justement ajouter de l'emphase à certains mots (et non "pour ajouter justement de l'emphase à certains mots"), ou éviter un contresens... Ceci est nécessaire car la langue écrite ne porte pas d'autre moyen de marquer l'emphase, très importante pour la compréhension. Une citation célèbre, "Belle marquise, vos beaux yeux bleus me font mourir d'amour", c'est de la prose correcte mais Molière montre là que le Français autorise bien ce type d'inversion y compris dans la langue parlée pour montrer que l'emphase est essentielle à la compréhension du français, et une grammaire trop inflexible appauvrit le langage...
De fait, la forme de l'écriture est importante et recommande donc une certaine attention, que seule la relecture peut dégager, ne serait-ce que pour vérifier que le sens de ce qui est écrit ne porte pas d'ambiguïté d'interprétation. Hors trop de courriels appliquent aveuglément un discours oral sans veiller à marquer au moins des éléments essentiels à la compréhension: une ponctuation suffisante (je n'ai pas dit obligatoire et stricte), des majuscules appropriées, une présentation minimale adaptée au contexte des courriers électroniques.
Je n'ai ainsi jamais utilisé les guillemets français sur mon clavier à cause de l'horrible combinaison de 5 touches dont je ne me souviens jamais... Je les aurais bien "copiés-collés" depuis une table de caractère mais c'est franchement impriatique pour un simple courriel lu par une douzaine de personnes tout au plus et qui sera rapidement jeté. Il en est autrement des documentations destinées à être conservées longtemps et lues par un nombre important de personnes.
L'usage obligatoire des espaces (normalement insécables si on utilise des règles typographiques) est donc également sujet à souplesse dans un contexte typographique aussi paure qu'un courriel, où il n'y a même pas conservation de la mise en forme élémentaire pour respecter l'insécabilité.
Dans ce cas les marques de quotation neutres (qui d'ailleurs ne sont même pas conformes aux règles typographiques anglaises...) sont donc utiles, car elles peuvent être accolées à un mot sans nécessiter d'espace insécable, ce qui garantit, la plupart du temp, la conservation de leur acollement au mot ainsi encadré, dans le contexte d'un courriel en texte brut. Pour le format HTML uniquement, le moteur typographique est actif et remplace tout seul ces caractères par des guillemets, acompagnés d'espace insécable (malheureusement il s'agit d'espace cadratin, toujours trop large, et l'usage d'une espace standard pose le problème de leur sécabilité. Les Chinois et Japonais disposent eux de caractères précomposés comportant ces espaces quart de cadratin dans la marge des rectangles de base utilisés pour inscrire les ponctuations.
Ton dictionnaire typographique n'est d'aucun usage dans le cas des Emails, car tu as oublié le contexte auquel il est adapté. Un courriel n'est pas un document imprimé à caractère typographique: il est nécessaire d'y adjoindre une feuille de style qui n'est pas transmise dans le format texte brut. Ajouter des espaces supplémentaires présuppose une règle de présentation et une police de caractères précise (au moins proportionelle), ce qui n'est jamais transmis. Donc autant utiliser une forme neutre qui sera acceptable dans tous les contextes typographiques ou de présentation.
Ces règles d'espacement n'ont jamais existé réellement: elles ont été ajoutées, standardisées, et utilisées pendant des générations de dactylographes ne disposant en tout et pour tout que d'une police courier, à espacement fixe, difficilement lisible, avec des jambages ajoutés uniquement pour mieux lier les mots mais complètement stupides au plan purement typographique. Elles sont largement obsolète dans le cas des emails en texte brut sujets à de nombreuses transformations pour une mise en forme approximative liée à des contraites techniques complètement obsolètes mais toujours en vigueur malgré le fait que ce contexte est encore plus contraignant que le document dactylographié imprimé, dont la présentation peut être garantie et conservée lors de la lecture.
Bref il faut de la souplesse avec ces règles, et donc s'adapter correctement au contexte typographique utilisé. Je nesuis pas le seul à le dire, ces notions obligatoires sont obsolètes et remplacées en prenant en compte de telles considérations. Personnellement ces guillemets français sont affreux et rompent trop brutalement la phrase lorsqu'ils encadrent un terme isolé. Ils ne devraient être utilisés que pour la citation de phrases complètes, car ils agissent comme de véritables virgules dans la forme du texte imprimé...
Les petits guillemets ronds sont bien meilleurs mais non accessibles dans ISO-8859-1; les remplacer par des guillemets français en chevrons, qui plus est accompagné d'espaces trop larges, est *pire* que d'utiliser les marques de quotation neutres de l'ASCII, plus proches typographiquement des petits guillemets ronds qui devraient normalement être utilisés dans ce cas... Il s'agit d'un abus provenant de règles dactylographiques obsolètes, où ces caractères en chevron étaient présents en lieu et place des marques de quotation actuelles de nos claviers... Qui a dit que les ingénieurs ayant composé les claviers de machine à écrire françaises utilisées pendant plus d'un siècle étaient des typographistes compétents ?
Les Américains ont été mieux inspirés sur leur machines à écrire, qui supportaient une touche demi-espace (ce qui a permis d'imposer la règle des deux espaces après un point pour mieux respecter les règles typographiques), et le choix des petites marques de quotation rondes insérées dans un un bloc comportant un espacement insécable indivisible. Les premières machines importées en France malheureusement ne comportait pas le système à demi-espacements et l'espace était entièrement fixe et l'est resté longtemps, ajoutant à la difficile lecture du texte qui dès lors a employé des jambages plus importants des caractères, et donc imposé d'autres règles de justification du texte et des ponctuation, pour mieux approcher les règles typographiques, qui n'existent il faut le rappeler que pour faciliter la lecture... De plus la qualité des rubans encrés en tissus utilisés interdisait l'usage d'une approche normale entre les caractères, ceci ayant conduit à encore dévier encore plus des règles typographiques de base...
Les typographistes pour les documents imprimés n'ont jamais utilisé de caractère d'espacement: les guillemets chevrons comportaient déjà l'espacement nécessaire dans le bloc de métal gravé tiré des casses de compositions, et il n'était pas nécessaire d'ajouter un bloc de métal supplémentaire pour l'espacement, qui était fixé par une règle portant des curseurs en biseaux pressés fortement sur la plaque de composition avant d'être fixés dans le plomb...
Encore une fois dans ce cas, il s'agissait d'une adaptation des règles typographiques aux possibilités techniques... Aussi les prendre en compte est indispensable avant d'énoncer des règles toutes faites...
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Bien. Euh. Pour détendre l'atmosphère un peu, je commence par te présenter mes excuses. C'est vrai que je suis une grosse bille en orthographe.
Mais je te rassure, quand je fais des traductions, je lance ispell et un outil de correction gramaticale. C'est une question de respect pour les relecteurs, je suis parfaitement d'accord.
Ainsi, si tu m'avais fait un mail de 10 lignes pour dire ce que tu m'as dit, j'aurais ramassé mes dents sans rien dire. Là, ce que je trouve exagéré, c'est que tu te laisse entrainé dans une réflexion « logique » du style si ... alors, si ... alors, si ... alors. Le probleme etant donc que tu me critique non pas pour des choses constatées, mais supposées. Par exemple, que sais tu de ma comprehension de l'anglais?
Je sais pas si ca fait longtemps que tu t'interresse à la traduction de logiciels libres, mais j'ai constaté qu'il y a deux types de personnes dans ce milieu. Les amoureux de la langue comme tu sembles l'être, qui y viennent pour défendre la Langue Française, et les techniciens comme moi, qui sont pas forcément des flèches en français, mais que ça agace de devoir utiliser un dico pour utiliser leurs programmes préférés.
Les accrochages entre ces deux types de personne sont un problème récurrent, qui nous fait perdre du temps et risquent de décourager les bonnes âmes.
Pourtant, les deux catégories sont nécessaires à la bonne marche des opérations. On a besoin des amoureux de la langue pour détecter et corriger les problèmes et aider les techniciens à s'améliorer en français, mais on a aussi besoin des techniciens pour attenuer les soucis purement techniques liés à la traduction (extraire le texte à traduire de là où il se trouve pour que les traducteurs puissent se concentrer sur leur tâche), et aussi pour pour gérer la logistique des traductions (faire que les traducteurs sachent quand leur traduction doit être mise à jour, et qu'ils puissent le faire sans recommencer du début).
Comme je le disais, je suis plutot un technicien. Et c'est exactement pour ca que je demandais si un volontaire acceptait de venir m'aider à mettre à jour le SAG. Je suis évidement pas raciste sur qui m'aide, mais si c'etait un amoureux de la langue, ca serait mieux car en combinant nos talents, on peut faire du bon boulot, je pense.
Par ailleurs, je pense personnellement que les courriels s'apparentent plus au discour oral qu'écrit, car il est fréquent de faire des trains de mails à rythme élevé sur un sujet, ce qui s'apparente à des echanges de messages sur une messagerie téléphonique. Mais bon. Je pense que ce n'est pas l'objectif de la liste, et je n'ai pas envie de parler de ça ici.
Ce qui serait bien plus constructif, il me semble, serait que tu relise des documents publiés. Tous les problèmes que tu trouverais seraient bien plus importants que des accents manquant dans un mail aussi vite effacé qu'écrit.
Voici une liste (non exaustive) de documents que tu peux relire et pour lesquels je peux m'engager personnellement à intégrer ou à faire intégrer tes changements.
- tout le site web de Debian (www.debian.org), ce qui représente une grosse quantité de textes.
- les descriptions des paquets Debian, qui constituent le premier contact des utilisateurs Debian avec un programme. Tu trouvera plus d'informations à ce sujet à cette adresse : http://ddtp.debian.org/
- les questionnaires debconf, dont tu trouvera la liste à l'adresse suivante: http://www.debian.org/intl/l10n/po-debconf/fr Il s'agit des questions posées par les paquets Debian à l'installation. Il est donc très important de veiller à la qualité de ces textes, car il s'agit de la deuxième chose que les utilisateurs veront du paquet.
- les manuels debian, dont la liste est accessible ici: http://www.debian.org/doc/
- les messages des programmes spécifiques à Debian. Je n'ai pas de liste précise, mais tu les trouvera à l'adresse suivante, qui liste tous les messages de programmes présents dans Debian, qu'ils soient spécifiques à cette distribution ou non. http://www.debian.org/intl/l10n/po/fr
- les messages des programmes dont la traduction est gérée par le TP: http://www2.iro.umontreal.ca/~pinard/po/registry.cgi?team=fr
- le System Administrator Guide, qui est le document pour lequel je lancais un appel à volontaire dans le mail qui a mit le feu aux poudres. Pour l'instant, il n'y a rien à relire à proprement parler, mais les documents utilisés sont dispo ici: http://cvsweb.tuxfamily.org/cvs/sag/?cvsroot=traduction
Et si tu préfères, tu peux aider les projets suivants. Je ne suis pas impliqué personnellement, mais je suis sûr que leurs responsables integreront tes relectures avec plaisir:
- tous les documents du Linux Documentation Project: http://fr.tldp.org
- les pages de manuel, dont la liste se trouve ici: http://www.delafond.org/traducmanfr/
- traduction (programmes et documentation) du projet KDE : http://i18n.kde.org/teams/fr/
- traduction des programmes du projet Gnome : http://gnomefr.traduc.org/
- le journal linuxgazette: http://www.traduc.org/article.php?10.0.2
Et pour finir, quelques liens vers des projets dont je connais l'existance, mais avec lesquels je n'ai jamais interagit (ce qui fait que je peux pas m'engager sur l'accueil qui sera fait à tes relectures. Je suppose tout de meme qu'il sera bon)
- traduction de la documentation de Perl : http://www.enstimac.fr/Perl/
- traduction d'OpenOffice (note: tu peux faire ça sans même avoir linux): http://fr.openoffice.org/
- traduction de mozilla: http://www.mozilla.org/projects/l10n/mlp_howto.html
- traduction des outils spécifiques à mandrake: http://www.mandrakelinux.com/l10n/fr.php3
- traduction du programme LyX: http://perso.wanadoo.fr/adrien.rebollo/lyxfr/lyxfr.html
Encore une fois, cette liste ne peut pas être exaustive. J'ai forcément oublié pleins de projets qui seraient heureux de te compter parmi leurs membres.
Et pour finir, sans rancune et bienvenue à bord.
Bye, Mt.
Le Fri, 17 Jan 2003 10:44:20 +0100 Martin Quinson Martin.Quinson@tuxfamily.org a écrit :
<...>
Les accrochages entre ces deux types de personne sont un problème récurrent, qui nous fait perdre du temps et risquent de décourager les bonnes âmes.
C'est vrai que parfois, quelques problèmes surviennent, mais il ne faut pas nécessairement en faire grand cas. La plupart du temps, avec un peu de tact, de bonne volonté et des explications argumentées, les problèmes sont vite résolus.
Quant aux fautes d'orthographe dans les mails, il est vrai qu'elles peuvent parfois énerver quand il y en a beaucoup, a fortiori quand elles résultent d'un manque de soin manifeste (je ne te vise absolument pas ; je parle des mails "torchons" que l'on rencontre parfois). Un minimum de tolérance et tout se passe bien.
<...>
Et si tu préfères, tu peux aider les projets suivants. Je ne suis pas impliqué personnellement, mais je suis sûr que leurs responsables integreront tes relectures avec plaisir:
tous les documents du Linux Documentation Project: http://fr.tldp.org
les pages de manuel, dont la liste se trouve ici: http://www.delafond.org/traducmanfr/
[uniquement les pages ne faisant pas partie du Linux Documentation Project (http://www.tldp.org)]
Il y a également les pages de manuel non-LDP que l'on peut trouver sur http://perso.club-internet.fr/ccb/
Encore une fois, cette liste ne peut pas être exaustive. J'ai forcément oublié pleins de projets qui seraient heureux de te compter parmi leurs membres.
Il y a p.ex. les traductions de RFC sur http://www.rfc-editeur.org
[Philippe Verdy]
[...] un simple courriel en format texte brut (donc d�pourvu totalement de style typographique ou de pr�sentation).
Juste un commentaire rapide, probablement hors contexte, peut-être hors propos. Les gens ont utilisé des dactylographes avec des fontes de largeur fixe pendant très longtemps, bien avant que les ordinateurs personnels deviennent populaires. La sagesse typographique acquise est utilisable en messagerie électronique, à mon avis[1]. Lorsque le contenu d'un courriel est déjà le fait d'un esprit clair et qu'il me nourrit par les idées qu'il véhicule, c'est un plaisir supplémentaire pour moi que d'admirer sa forme, dans la qualité du français utilisé et la présentation typographique.
Ce plaisir, j'aime le partager. Avec toute l'humilité de mes maigres moyens, j'essaie toujours de l'offrir à mes correspondants, et je fais au moins un effort raisonnable dans ce sens, dans chacun de mes courriels. Ça me semble être une forme de politesse, qui m'excuse un tantinet du fait d'imposer ma petite littérature à ceux qui me liront.
Dans un certain sens, je m'attends un peu à ce nous soyons tous sensible à ce genre de politesse. Nous ne maîtrisons pas tous notre langue de la même manière, bien sûr, et je me sens bien tolérant dans ce que je lis, dès que je sens un rien de bonne volonté chez celui qui écrit. Mais il nous arrive parfois d'observer un grand laxisme et un manque total d'attention chez certains, et je l'avoue, cela m'irrite beaucoup, comme un manque de respect.
-------------------- [1] J'ai bien lu le commentaire où Philippe explique que les règle de dactylographie sont périmées en messagerie électronique. Je crois qu'elles ne seront vraiment périmées que lorsque remplacées par de meilleures règles. Entre-temps, il me semble sage de les suivre, du moins approximativement.
Comme quoi, j'avais utilisé des accents dans mon message original. Ils ont disparu dans votre extrait ou ont été remplacés par d'autres caractères...
Bref, pour ma part je ne trouve rien à dire au fait d'utiliser des "guillemets ASCII" dans un Email (il s'agit d'une adaptation normale aux contraintes techniques d'un clavier, où l'usage de combinaisons de touches hasardeuses ou au copier-coller ne s'impose pas).
Je critiquais initialement le dédain qu'ont certains à ne pas se relire ni faire aucun effort pour utiliser un français correct ou compréhensible, ou l'usage de phrases incomplètes, abrégées, ou imitant le langage parlé. (J'accepte tout à fait les fautes de frappes dans un courriel, et même certaines fautes d'orthographes bénignes, dont la correction ne nécessite pas une relecture rapide, mais un parcours scrupuleux du texte, souvent inutile pour un courriel envoyé rapidement).
Mon propos prouais qu'une mise en forme minimale est nécessaire (car le langage écrit ne contient pas les autres éléments essentiels présents dans le langage parlé: intonation, rythme, emphase, gestuelle, posture, mimiques et grimaces, etc...)
Aussi on peut utiliser d'autres formes dans l'écrit pour marquer ces éléments. Une inversion de mot volontaire traduit l'emphase, même si ce n'est pas la forme grammaticale la plus simple. Cela donne un rythme plus soutenu que l'usage de qualificatifs ou adverbes qui alourdissent une phrase, et font perdre le sujet si le lecteur ne parcourt pas le texte avec une grande attention (comme c'est le cas de la lecture d'un courriel qui devrait se faire sans "se prendre la tête").
Des règles strictes comme "pas de virgule avant un 'et' ou un 'ou'" sont trop strictes: elles empêchent de marquer le rythme, nécessaire dans un courriel si on ne veut pas l'alourdir de subjonctifs. Sinon autant composer tous ses courriels en vers, voire en alexandrins, et fournir une partition...
Ces règles existent uniquement dans la grammaire de base qui n'interdit pas certaines variations, tant qu'on ne touche pas à la syntaxe (conjugaisons, accords, certaines ponctuations essentielles pour terminer les propositions, structure de base des propositions, et tout ce qui donnent des informations de corélation que le langage parlé marquerait par des intonations ou une gestuelle autrement non écrite) ou l'orthographe (nécessaire uniquement pour éviter des confusions de mots, ou une trop grande dispersion de la langue qui nuirait à son intelligibilité commune).
Bref c'est une question de style et non de correction du texte écrit. Et tout texte écrit doit avoir un style adapté à son interlocuteur ou à son mode de véhiculation ou de conservation. En agissant ainsi, on respecte le lecteur en lui offrant un point de vue sincère, et non de simples assertions jetées à la va-vite sur un clavier au rythme de la pensée, comme si on parlait en vis-à-vis.
Prendre le temps de se relire donne aussi l'occasion de réfléchir à son propos, de coordonner ses idées, de reformuler, de corriger certaines fautes de frappe (on a vite fait d'en oublier malgré tout), ou d'ôter certaines inversions et omissions de mots malheureuses car dénuées du sens ou de l'objectif que l'on voulait donner à la phrase (par rapport à son interlocuteur).
Merci pour votre intervention, qui appuie plus mon message initial qu'il ne l'infirme.
---
[1] J'observe approximativement ces règles typographiques, mais certainement pas l'usage des guillemets français dans un courriel. Je trouve seulement qu'on peut porter plus utilement l'effort ailleurs dans le style du message écrit. En effet, le système des "Emails" ne prends lui aucun soin de conserver la mise en forme du document (l'espacement notamment, dont l'effet sur un guillemet français est désastreux s'il se détache du mot...) contrairement à une machine dactylographique dont le document produit conserve sa mise en forme initiale.
J'ai donc adopté depuis longtemps dans les courriels l'usage des conventions utilisées pour le marquage SGML, où le guillemet fait l'objet d'une mise en forme séparée (la forme du guillemet et son espacement dépend de la police utilisée et d'autres facteurs de style de reproduction), et les espaces non marqués sont compactés avant d'être auto-ajustés.
J'ai toujours trouvé horrible le style en chevrons *imposé* des guillemets français, utilisés en dehors de l'encadrement de citations, leur préférant nettement les jolis petits guillemets arrondis en forme de virgules surélevées (renversées au début). Hors on fait assez rarement des citations complètes, mais plus souvent des emprunts de mots isolés ou expressions courantes, non liés à un auteur ou acteur précis. Dans ces cas les plus usuels, il est inutile de trop détacher ces mots du reste de la proposition dont ils font partie intégrante (syntaxe, accords et conjugaison compris) et où ils prennent leur sens.
J'observe que l'usage des guillemets se perds aussi pour les citations non incluses dans une phrase (on préfère maintenant une mise en forme du paragraphe ou l'encadrement), le cas le plus typique dans les courriels étant la reprise d'une partie d'un autre message auquel on répond. Comme quoi, ces règles évoluent ou s'adaptent au contexte technique.
Philippe.
----- Original Message ----- From: "François Pinard" pinard@iro.umontreal.ca
[Philippe Verdy]
[...] un simple courriel en format texte brut (donc dpourvu totalement de style typographique ou de pr sentation).
Juste un commentaire rapide, probablement hors contexte, peut-être hors propos. Les gens ont utilisé des dactylographes avec des fontes de largeur fixe pendant très longtemps, bien avant que les ordinateurs personnels deviennent populaires. La sagesse typographique acquise est utilisable en messagerie électronique, à mon avis[1]. Lorsque le contenu d'un courriel est déjà le fait d'un esprit clair et qu'il me nourrit par les idées qu'il véhicule, c'est un plaisir supplémentaire pour moi que d'admirer sa forme, dans la qualité du français utilisé et la présentation typographique.
Ce plaisir, j'aime le partager. Avec toute l'humilité de mes maigres moyens, j'essaie toujours de l'offrir à mes correspondants, et je fais au moins un effort raisonnable dans ce sens, dans chacun de mes courriels. Ça me semble être une forme de politesse, qui m'excuse un tantinet du fait d'imposer ma petite littérature à ceux qui me liront.
Dans un certain sens, je m'attends un peu à ce nous soyons tous sensible à ce genre de politesse. Nous ne maîtrisons pas tous notre langue de la même manière, bien sûr, et je me sens bien tolérant dans ce que je lis, dès que je sens un rien de bonne volonté chez celui qui écrit. Mais il nous arrive parfois d'observer un grand laxisme et un manque total d'attention chez certains, et je l'avoue, cela m'irrite beaucoup, comme un manque de respect.
-------------------- [1] J'ai bien lu le commentaire où Philippe explique que les règle de dactylographie sont périmées en messagerie électronique. Je crois qu'elles ne seront vraiment périmées que lorsque remplacées par de meilleures règles. Entre-temps, il me semble sage de les suivre, du moins approximativement.
On Mon, Jan 20, 2003 at 05:03:12AM +0100, Philippe Verdy wrote:
Comme quoi, j'avais utilisé des accents dans mon message original. Ils ont disparu dans votre extrait ou ont été remplacés par d'autres caractères...
Bref, pour ma part je ne trouve rien à dire au fait d'utiliser des "guillemets ASCII" dans un Email (il s'agit d'une adaptation normale aux contraintes techniques d'un clavier, où l'usage de combinaisons de touches hasardeuses ou au copier-coller ne s'impose pas).
Hé les gars, merci pour les messages en UTF-8
Content-Type: text/plain; charset="UTF-8" Content-Transfer-Encoding: 8bit